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Les 4 accord tolteques

21 octobre 2010 4 21 /10 /octobre /2010 22:06

 

 

Les vrais casseurs sont chefs d'états

 

 

 

En lisant cette affirmation sans appel du Ministre de l'Intérieur Boutefeux, j'ai espéré, un très court instant, un éclair de lucidité et de bon sens de sa part et un début de repentance venant d'un pouvoir qui s'est enfermé dans une logique de confrontation et de mépris vis-à-vis du peuple français qui conteste de plus en plus massivement un projet inique de casse du système de retraites. Un mouvement de contestation général qui reçoit le soutien d'une très large majorité de citoyens de ce pays, toutes les enquêtes d'opinion, d'où qu'elles viennent, le démontrent sans équivoque.

Un pouvoir, ayant perdu la bataille politique, qui se mure dans une logique de surdité et d'intransigeance totale faisant preuve d'une irresponsabilité dangereuse. Car cette posture s'accompagne de remises de plus en plus graves des libertés fondamentales comme le droit de grève ou de manifestation, de provocations caractérisées incitant aux dérapages, d'un usage disproportionné de la répression dans une fuite en avant lourde de dangers.

C'est à cette voyoucratie que je pensais en lisant cette phrase mais il n'en est rien, le Ministre Boutefeux faisant référence aux dérapages déplorables de quelques bandes de casseurs sans rapport avec le puissant mouvement de contestation sociale.

Essayer de susciter des incidents de ce type pour disqualifier le mouvement social n'est pas vraiment une nouveauté dans les méthodes utilisées par des pouvoirs confrontés à une forte contestation, mais le pouvoir actuel passe un cap en misant sur une stratégie de tension comme seule planche de salut pour masquer sa faillite politique et prospérer sur la peur.

Réquisitionner des travailleurs en grève, casser des grèves et des occupations en faisant appel aux C.R.S. ou à la Protection Civile, gazer et faire tirer au flashball sur des lycéens en ayant déjà provoqué des blessures graves, mépriser la représentation parlementaire, n'avoir pour toute réponse au mouvement social que l'arrogance, la menace et l'intimidation, voilà l'affligeant bilan de ce pouvoir qui s'éloigne chaque jour un peu plus des valeurs républicaines.

Car il prétend pour imposer cette régression sociale sans précédent se prévaloir de la légitimité que lui auraient donnée les urnes en l'opposant à celle de « la rue », qui serait selon son avis illégitime par nature.

C'est oublier que dans une démocratie de représentation comme le régime présidentiel et parlementaire de la Vème République, la légitimité des urnes provient d'un mandat confié au représentant lors du scrutin l'ayant désigné comme représentant. Ce mandat se fonde sur les engagements pris par les candidats au moment de leur élection. Un Président qui ne cesse de mentir et tourne le dos à ses engagements perd dès lors la légitimité que lui avaient conféré les électeurs. Un candidat qui, par exemple, s'était engagé à ne pas reculer l'âge de la retraite, à ne pas privatiser le service public de l'énergie qu'il a depuis bradé au privé, à aller chercher « la croissance avec ses dents » quand, sous son mandat le chômage a explosé sans que sa dentition en souffre, qui avait promis que ceux qui travailleraient plus gagneraient plus alors que chacun constate que son pouvoir d'achat s'est gravement détérioré depuis qu'il a été élu pendant que les entreprises du CAC40 flambent, ce candidat devenu président a perdu toute légitimité. Comme la majorité parlementaire qui le soutient lui et son gouvernement qui a subi une déroute électorale lors du dernier scrutin organisé.

C'est aussi oublier que le cœur de la démocratie est un équilibre entre représentation et participation et ne saurait se résumer à mettre un bulletin dans une urne à intervalles réguliers.

La « rue », pour reprendre ce terme qu'ils crachent comme une insulte, est précisément l'expression de la participation citoyenne.

Face à ce pouvoir dénué de toute légitimité aujourd'hui, contre un projet de régression sociale tout aussi illégitime, le mouvement social qui s'exprime aujourd'hui est infiniment plus légitime. Et en effet, ceux qui mettent à mal aujourd'hui les valeurs de la République, les droits constitutionnels pour s'accrocher au pouvoir devront un jour rendre des comptes.

Ceux qui ont piétiné le vote souverain du peuple lors du référendum de 2005 sur la Constitution Européenne en passant outre en 2008 auront des comptes à rendre.

Ce jour-là, la démocratie retrouvera certainement quelques couleurs et du sens pour une grande partie de la population qui s'en sent aujourd'hui dépossédée.

Pedro DA NOBREGA

20/10/2010


Auteur : Pedro DA NOBREGA - Source : Comité Valmy

 

 

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Chiron

 

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