Les eurosceptiques veulent détruire l'UE de l'intérieur
Kommersant
12:47 15/11/2013
Sur le même sujet
- Droits de l'Homme: la résolution du Parlement européen politisée (Moscou)
- La famille Le Pen se représente au Parlement européen
- Le Front national gagne en popularité en France
- Russie-Europe : prendre de la hauteur
La présidente du Front national Marine Le Pen et le chef du Parti de la liberté néerlandais Geert Wilders proposent de créer au Parlement européen une fraction d'extrême-droite pour "se libérer du monstre qui est Bruxelles – de l'élite européenne", écrit vendredi le quotidien Kommersant.
Cette alliance entre les deux partis, qui vise à lutter contre la montée de l'influence de Bruxelles, a été annoncée par leurs dirigeants lors d'une conférence de presse conjointe à La Haye. Cette alliance compte créer une fraction d'extrême-droite pour les prochaines législatives européennes.
Les leaders de ces deux partis se sont rencontrés à six mois des élections au Parlement européen, prévues en mai 2014. "C’est un jour historique", a déclaré Marine Le Pen. "Nous [les nations] souhaitons retrouver notre souveraineté territoriale, monétaire et législative. Nous voulons libérer nos pays du "monstre" qui est Bruxelles", a ajouté Geert Wilders.
Marine Le Pen surenchérit : "Nous voulons redonner la liberté à nos peuples. Nous, vieilles nations européennes, obligées de demander la permission à Bruxelles pour toute chose".
Pour former leur propre fraction au Parlement européen les nationalistes devront réunir 25 députés, représentant au moins sept pays membres de l'UE. S’ils y parviennent les eurosceptiques bénéficieront d'un financement, de places supplémentaires dans les commissions et pourront plus souvent prendre la parole pendant les réunions plénières. A en juger par les derniers sondages, la nouvelle alliance pourra facilement trouver le nombre nécessaire de députés, à condition que les nationalistes néerlandais et français trouvent des alliés dans cinq autres pays. A cet effet, Marine Le Pen et Geert Wilders ont l'intention de faire appel aux Démocrates suédois, au Parti populaire danois et au Parti de la liberté autrichien. En dépit de leurs différences nationales et idéologiques, tous ces partis sont en commun un ordre du jour anti-immigration et leur opposition à l'intégration européenne.
Il existe déjà une fraction d'eurosceptiques au Parlement européen – Europe libertés démocratie. Ce groupe est composé de 33 députés d'une dizaine de partis tels que les Vrais Finlandais, le Parti populaire danois, la Pologne solidaire, la Ligue du Nord italienne et d'autres. Le ton de la fraction est donné par le Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni (UKIP). Cependant, selon Geert Wilders, le leader de l'UKIP Nigel Farage a refusé de rejoindre l'alliance d'extrême-droite en déclarant qu'il n'était pas prêt à collaborer avec Marine Le Pen en raison de sa réputation antisémite.
Alors que la crise économique européenne se poursuit la colère des Européens contre l'UE grandit, ce qui se reflète dans les résultats électoraux des partis nationalistes et d'extrême-droite. Selon le sondage réalisé par la société Gallup, un tiers des Français interrogés seraient prêts à voter pour la sortie de l'UE en cas de référendum (43% sont contre). L'opinion néerlandaise est divisée : 39% souhaitent rester au sein de l'UE et autant voudraient en sortir. Alors que 55% des Britanniques seraient prêts à voter pour quitter l'Union européenne.
Lien : http://fr.ria.ru/presse_russe/20131115/199795516.html
Cordialement,
Chiron