Parmi eux et a titre informatif 22% d’Ukrainiens, 14% d’Uzbeks, 11% de Kazaques, 7% de Tadjiks, 4% de Kirghizes, 3,6% de Chinois et 3% d’Arméniens. La grande majorité de ces étrangers (prés de
10 millions) travaillent de façon plus ou moins illégale. Sur les quelques 30.000 spécialistes qualifiés qui sont entres dans le pays en 2011, 1.100 allemands, 888 anglais, 856 américains, 805
français, 534 Turcs. Enfin entre 4 et 5 millions de clandestins se trouveraient également sur le territoire russe, dont une grande majorité a Moscou et banlieue.
La Russie est en effet face a un double problème tant d’immigration que d’un besoin de main d’œuvre pour les deux décennies a venir, besoin de main d’œuvres destiné a permettre au pays de
maintenir sa croissance économique malgré le déficit humain créé par l’effondrement démographique de la période 1995-2005. Il est estimé que le pays devrait avoir besoin de 10 millions de migrants professionnels d’ici 2025 soit 770.000 / an. Dans le même temps, l’état s’est fixe de créer 25 millions d’emplois d’ici a 2020. Cette politique migratoire se fait dans un contexte politique tendu puisque prés de
70% de la population souhaite que l’immigration en Russie soit ralentie.
Cet été, le président russe Vladimir Poutine a donc dévoilé le gigantesque plan migratoire pour la Russie d’ici à 202. Les
chiffres sont assez intéressants à étudier. Sur les trois prochaines années (jusqu'à 2015) l’état russe souhaite annuellement organiser et faciliter le retour de 200.000 russes de l’étranger en
Russie, 30.000 spécialistes qualifiés, 200.000 étudiants étrangers, et de faire baisser l’immigration illégale de 30%. Les étudiants étrangers pourraient recevoir des permis de résidences
automatiquement après l’obtention de leurs diplômes. De 2016 à 2020 il s’agira d’augmenter les entrées annuelles à 250.000 personnes, dont 40.000 spécialistes étrangers et de commencer à
rediriger l’immigration vers la Sibérie et l’extrême orient. Enfin de 2021 a 2025 300.000 entrées / an et organiser activement le repeuplement de la Sibérie et l’extrême orient.
Bien sur le challenge russe repose sur plusieurs équations distinctes : organiser le retour des russes de l’étranger, maitriser l’immigration à bas cout d’Asie centrale, contenir les migrations
internes et repeupler l’est de son territoire. A ce titre, le développement économique de l’extrême orient envisagé pour les prochaines années (125 millions d’euros d’investissements) va dans le sens de cette
volonté de revivifier et repeupler l’immense territoire qui se trouve derrière l’Oural et fait face à une Chine affichant un insolent dynamisme démographique. Récemment du reste le Mufti de
Tioumen a alerté sur l’invasion chinoise en cours selon lui, les ressortissants de l’empire du milieu étant 10 fois plus nombreux que les centrasiatiques dans la ville, et sans doute entre 30
et 50.000, soit 8 a 10% de la population de la ville. Quand au Mufti du Krai de transbaikalie, il
s’inquiète lui du nombre croissant de mariage entre des ressortissantes russes et des travailleurs chinois saisonniers.
La Russie qui souhaite d’avantage se tourner vers l’Asie pour des raisons économiques dans les prochaines années, mais dont les leaders ne cherchent de rappeler l’appartenance a l’Europe,
pourra t-elle finalement rester un pays plutôt Européen si sa population s’asiatise sensiblement? Une chose est certaine, comme tous les grands pays occidentaux, la Russie fait face au problème
de l’immigration. Sa position économique régionale dominante fait en outre d’elle le pôle d’attraction économique de l’Eurasie. La maitrise des flux migratoires est un enjeu crucial pour le
pays, alors que le président Poutine vient de rappeler le 12 décembre dernier que le pays devait garder son identité
culturelle et nationale, et n'admettra pas l'apparition sur son territoire d'enclaves ethniques fermées,
vivant en dehors du cadre juridique et culturel commun.
Lire sur La Voix de la Russie en tapant le titre :)
Chiron