Il y a une idée très répandue dans le monde selon laquelle ce grand chimiste a prouvé expérimentalement et au prix de sa propre santé qu’une vraie vodka doit absolument titrer 40 degrés.
Cependant, ce n’est qu’une légende. La thèse de Mendeleïev n’avait pas pour but d’étudier l’influence de la combinaison de l’alcool et de l’eau sur l’organisme d’un être humain. Sa recherche
concernait uniquement le domaine de la métrologie. Toutefois, la découverte a eu la même destinée que celle de tous les autres chercheurs : des personnes entreprenantes ont mis la théorie en
pratique. De plus, grâce à son succès grandiose, cette boisson de 40 degrés appelée Moskovskaïa ossobaïa (Spéciale de Moscou) a été brevetée en 1894 par le gouvernement
russe comme la vodka nationale russe.
Les historiens affirment que cette boisson est apparue pour la première fois en Russie environ cinq siècles auparavant, lorsqu’on ne savait pas encore déterminer son pourcentage d’alcool.
Evgueni Gerasimov, employé du Musée de la vodka russe de Moscou raconte :
« L’histoire de la vodka russe prend sa source il y a très longtemps, au XIVème siècle, lorsque des marchands européens ont emmené en Russie de l'eau-de-vie de
raisin. À l’époque, il n’y avait rien de plus fort que la medovoukha (boisson alcoolisée à base de miel) dans le pays et son pourcentage d’alcool était le même que celui de la bière actuelle,
c.-à-d. 4 à 7 degrés. On a donc décidé de créer quelque chose de semblable à cette boisson européenne, mais la Russie ne pouvait pas se vanter d’une quantité suffisante de vignobles. C’est pour
cette raison que le choix a été porté sur les céréales. L’ingrédient principal fut le seigle, qu’à l’époque on pouvait trouver uniquement en Russie. »
En 1505 déjà, on a enregistré la première exportation de vodka en Suède et plus tard dans d’autres pays. On ne sait pas quand exactement est apparu le nom vodka. Toutefois, au milieu du
XVIIIème il est apparu dans un oukase officiel de l’impératrice Élisabeth Ière de Russie. Il est étonnant qu’en 1977 la Pologne ait tenté de disputer la paternité russe de la vodka. Néanmoins,
l’historien William Pokhliobkine a su trouver dans des archives des preuves irréfutables de l’origine russe de la vodka et la cour d’arbitrage internationale a débouté la Pologne de sa requête.
C’est à ce moment-là qu’est apparu le slogan « Seulement la vodka de Russie est la vraie vodka russe ». Daria Pitchugina, analyste de la société Investcafé explique qu’actuellement il
n’existe pas de marque « vodka russe ».
« Tous les producteurs russes tentent d’accéder aux marchés étrangers et créent pour cela des marques spéciales, comme la marque Beluga prévue pour
l’exportation. C’est une marque unique avec une autre histoire. Russky Standart fonctionne de la même façon. Il n’y a pas en Russie de producteur suffisamment puissant pour éclipser le succès
des autres. Une forte concurrence existe entre les marques russes. La vodka russe est un concept trop vague pour pouvoir devenir une marque à part, comme le whisky, le schnaps et d'autres. La
vodka est plus internationale que toutes ces boissons.
Pour être tout à fait honnête, il faut dire que les 40 degrés d’alcool de la vodka ne sont pas une règle. Il existe traditionnellement d’autres sortes avec des degrés d’alcool de 38, 45, 56 et
même plus. Le plus important en consommant cette boisson légendaire c’est de savoir consommer avec modération ! /L
Diaporama : Les secrets de la longévité de la vodka russe
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Chiron
