7.03.2013, 10:36, heure de Moscou
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Photo : EPA
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Faire un film sur le grand Napoléon est un rêve qui a été caressé par de nombreux cinéastes tant Français qu’étrangers. Abel Gance, le célèbre réalisateur Français en a rêvé toute sa vie lorsqu’il tourna en 1927 son film muet sur Bonaparte dont il fit une adaptation parlante en 1971. Beaucoup d’autres auteurs se sont attaqués au personnage mais le sujet étant à la hauteur de l’épopée et du plus grand génie militaire de tous les temps, l’exercice a été jusqu’ici au-dessus des moyens de tous.
Le Russe Serge Bondartchouk, avec des moyens colossaux, s’était penché sur un volet de l’épopée et avait filmé en 1967 une version grandiose de Guerre et Paix le fameux roman de Léon Tolstoï puis le film Waterlooen 1970. A chaque fois, les œuvres un peu fouillées et qui eurent un certain succès furent des films embrassant seulement une partie précise des guerres napoléoniennes. Il y en eut beaucoup, le meilleur comme le pire, même si quelques films marquèrent leur époque. Nous pensons dernièrement à la fiction d’Antoine de Caunes Monsieur N, incroyable film romantique traitant de la captivité de Napoléon dans l’île de Sainte-Hélène.
A l’opposé se trouve toute une production de bas étage, usant de stéréotypes, parfois empêtrée par le jeu terne d’acteurs mal choisis ou encore ne disposant pas des budgets ou du génie nécessaire pour la réalisation d’un film à la hauteur de la saga. Ce fut le cas du film télévisé d’Yves Simoneau, Napoléon,coquille vide que la flopée d’acteurs internationaux de l’époque ne pouvait pas repêcher. En France par ailleurs, si l’Empereur fut l’objet d’une admiration constante et d’une passion vivace du public, Napoléon est désormais plongé dans la légende noire dans la foulée de pionniers falsificateurs de l’histoire comme le virulent polémiste Henri Guillemin dont la haine pour Napoléon était proverbiale. La France officielle des politiciens et des « sensibilités politiques » s’acharnent depuis 40 ans à détruire son image.
Les attaques viennent par ailleurs de tous les côtés, en particulier des médias, mais aussi d’écrivains ou même de pseudos historiens et spécialistes ayant besoin de vendre du livre plus que de vraiment faire acte de professionnels de l’histoire. L’Education nationale et les gouvernements successifs ne sont pas en reste, les différents bicentenaires qui se succèdent depuis 2004, font l’objet d’un silence pesant dans toutes les cérémonies. La France dépêcha bien un navire de guerre pour l’anniversaire de Trafalgar et puis ce fut tout : le vide en 2005 en Tchéquie pour l’anniversaire d’Austerlitz, puis les années suivantes dans les différents pays d’Europe, jusqu’à celui de la campagne de Russie en 2012 où pas un véritable officiel d’importance ne se trouvait sur le champ de bataille de La Moskova... La France politique a tourné résolument le dos à l’Empereur, pour des raisons idéologiques en principe républicaines et progressistes vous jetant à la figure les droits de l’Homme et la démocratie lénifiante… du moins ce que certain définissent comme la démocratie.
Heureusement, cette désertion éhontée n’est pas suivie par une grande majorité des Français, car l’histoire ne peut se réécrire par des propagandes ou des coups médiatiques momentanés. Malgré les manipulations, les retranchements et l’expulsion de Napoléon des programmes scolaires, les Français aiment Napoléon et ils ont bien raison. Le révisionnisme politicien et la politique de l’autruche sont trop grossiers pour que l’ensemble de la population se laisse prendre à de si naïves manipulations. Malgré tout, la « napoléonophobie » progresse en France, il n’est pas rare d’entendre éructer quelques histrions connus ou inconnus sur cette figure majeure de l’Histoire de France. L’ignorance crasse est toujours grossière et ordurière.
A l’étranger la situation est tout à fait différente (en Russie également), avec le général De Gaulle, Napoléon reste une icône incontournable de la France et une icône aimée. Il fascine le Monde, au point que nous puissions trouver dans tous les coins du globe des inconditionnels du grand stratège, chacun pour des raisons différentes. L’Empereur au crépuscule de sa vie, enchaîné par la perfide Albion sur son rocher, disait lui-même qu’à son sujet les hommes auraient beau retrancher, il resterait toujours quelque chose de lumineux, comme le soleil éclatant d’Austerlitz. On ne peut dépouiller l’Empereur si facilement de sa gloire ! En France, de pâles journalistes comme Guillaume Durand n’ont pas hésité à aller piocher des images pornographiques pour étayer en 2001 un indigne « documentaire » télévisé qui fut diffusé par Arte.
Mais passons, en se penchant sur un projet aussi pharaonique, Spielberg ne fait que reprendre un scénario et une idée de Stanley Kubrick que ce dernier germait depuis le début des années 60. Un anglo-saxon qui s’intéresse à Napoléon ? Cela est loin d’être nouveau ! En 1977, Ridley Scott avait signé un véritable chef d’œuvre, Les Duellistes, histoire de deux hussards durant les campagnes de la Révolution et de l’Empire à travers une série de duels. Quant à Spielberg, il a donc annoncé qu’il « développe une mini-série télévisée sur Napoléon, sur la base d’un scénario non tourné de Stanley Kubrick ». Après son film Lincoln, Spielberg s’attaquera donc à un autre géant de l’histoire, reste à savoir quel pourrait être le résultat, la vie de l’Empereur étant à elle seule, le possible sujet de dizaines de films.
Stanley Kubrick décédé en 1999 à l’âge de 70 ans, avait caressé longtemps l’idée de faire un film sur Napoléon. Le personnage fascinait le grand cinéaste américain, mais dans les années 70 il avait fini par jeter l’éponge devant le défi colossal. Depuis cette époque, le monde du cinéma a profondément changé, des films qui étaient jugés impossibles à réaliser, notamment ceux sur l’œuvre magistrale de Tolkien et du Seigneur des Anneaux, ont été tournés. Ils furent longtemps des obstacles insurmontables, jusqu’à que… La révolution numérique, le développement de nouvelles techniques pourraient donc rendre possible un tel film. Reste à savoir si l’âme et le cœur d’une époque difficile à faire revivre seront au rendez-vous dans la production de Spielberg.
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A découvrir ici sur même blog un portait de profil de l'empereur Napoléon Bonaparte peint par moi même "c'est ce qui ouvre la 1ère page de ce blog "la grande d'âme" mais vous pouvez aussi voir dans la banque des images sur google...
En tapant "la grande d'âme Napoléon Bonaparte"
Chiron